The Sixth Sense

Collaboration avec Tim Elliott,  des musiques inspirées du scénario du film "Sixième Sens" ...

Nous avons entremêlé des thèmes composés ensemble ou chacun de notre côté avec une orchestration assez classique ou orientée musique de film. De mon côté, j'ai créé 12 morceaux, principalement au piano, faisant intervenir de nombreux extraits des dialogues du film.
Tim en a écrit 15 avec une orchestration plus étoffée puis nous avons regroupé les deux projets sur un seul album.
Ma partie est
entièrement téléchargeable ici.

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Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.

Pour écouter les morceaux de Tim, allez faire un tour sur son site :
 
http://membres.lycos.fr/timianprod/cariboost2/index.html
 

 

the sixth sense

Tim Elliott :
1. Vincent

2. Run to the Church
3. De Profundis
4. Mind Reading
5. Magic Trick
6. A violent party
7. Malcolm's story
8. I see dead people
9. Some magic's real
10. Vincent's Tape
11. Help the ghost
12. Kyra
13. Just for pretend
14. Revelations
15. Good night, Malcolm

Tim Elliott : synthétiseurs, effets sonores
 

Fabien Labonde :
16. Vincent - Run to the church - De Profundis (Morning)  (5'11)
17.  Mind reading (a violent party) - Malcolm - I see dead people  (8'28)
18.  Some magic's real - Vincent's tape (4'24)
19. Kyra - For Pretend - Revelations - Good Night Malcolm (10'07)

Fabien L. Labonde : synthétiseurs, guitare, effets sonores
 
composé par  Fabien L. Labonde et Tim Elliott
contient des extraits du film The Sixth Sense de M. Night Shyamalan
voix de Bruce Willis, Haley Joel Osment, Donnie Wahlberg,
Toni Collette et Olivia Williams 2000-2



quelques mots de Tim

Sixième Sens

 
8 janvier 2000.

Un petit visage blafard imprime en grand large sa frayeur sur la toile. C’est un garçon de huit ans. Étendu sur un lit d’hôpital, la couverture maladroitement ramenée jusqu’au menton, il hésite, les yeux brillant de larmes qu’il contient à grand-peine. Sa respiration se fait plus lourde, ses lèvres tremblent, il rassemble tout son courage…

« I see dead people… »

 Autour de moi, pas un bruit. Pourtant la salle est comble. Dans l’ombre d’un Bruce Willis méconnaissable, cinq ou six cents personnes se pressent ensemble au chevet de Haley Joel Osment, bouleversant Cole du Sixième Sens de M. Night Shyamalan ; cinq ou six cents personnes, gagnées par une émotion impossible à contenir, sont toutes en train de tomber dans le même piège, l’un des plus habiles jamais vus au cinéma.
Un enfant de huit ans nous explique clairement qu’il manque un sens – le sixième, évidemment – à ce que nous croyons voir, comprendre et ressentir, et il n’y aura personne pour s’en douter avant la scène finale !

C'est là tout le miracle, et tout le paradoxe de Sixième Sens. À la fois prodigieux film d’auteur et mécanique scénaristique implacable, bouleversant chef d’œuvre et réjouissante manipulation de l’esprit et des sens. Jailli de nulle part, un jeune réalisateur atypique ébranle les certitudes de millions de spectateurs à travers le monde et leur fait croire aux fantômes. Tout en leur racontant trois merveilleuses histoires d’amour : celle d’un homme pour sa femme,       au-delà des frontières du visible ; celle d’une mère pour son fils, au-delà des rumeurs et de toute inquiétude ; celle d’un homme dévoué pour un enfant perdu.

L'idée de faire de Sixième Sens un projet musical à la hauteur des émotions que le film m’a procurées m’est venue très vite, dès l’an 2000 (après avoir vu le film quatre fois en salle…) Le plan initial, composé de dix-huit titres, a été établi à cette époque-là. Seulement, bien que sachant très clairement ce que je voulais faire de cet album, j’ai vite senti que je ne serais pas à la hauteur. Seul, en tout cas, je n’y arriverais jamais.

Solliciter la collaboration de Fabien pour ce projet s’est imposé comme une évidence. D’abord, parce que je le savais aussi remué par le film de Shyamalan que je l’étais – de ce point de vue, nous étions déjà sur la même longueur d’onde, sans aucun doute. Ensuite, parce que nous envisagions depuis longtemps, au moins à mots couverts, de travailler ensemble sur un projet commun ; Sixième Sens, à lui seul, était le thème idéal pour une rencontre de nos styles pourtant si différents.

J'avais douze ans lorsque j’ai rencontré Fabien. J’en ai aujourd’hui vingt-huit. Faites le calcul, et déduisez-en à quel point nous nous connaissons bien…

Il a été le premier à qui j’ai fait écouter mes balbutiements musicaux inopportunément baptisés « compositions » (il m’a pardonné depuis). Nous avons fait ensemble nos premières armes en public. Tout au long de ces années, nous avons échangé nos créations, grandi ensemble, progressé ensemble, pour atteindre un niveau d’inventivité et de recherche musicale dont vous jugerez dans Sixième Sens (croyez-moi sur parole si je vous dis que, pour lui comme pour moi, il y a eu une sacrée évolution) !

Dans la nuit du 31 décembre 2000 au 1er janvier 2001, histoire de faire nos intéressants (détestable manie dont nous avons la plus grande peine à nous défaire), et tandis que des milliards d’individus à travers la planète célébraient, les uns après les autres, le passage ô combien symbolique au troisième millénaire, Fabien et moi étions rivés à nos synthés pour une nuit d’improvisation musicale totalement délirante – dont il reste aujourd’hui l’original Four Hand Concerto. Par un hasard que j’ai envie d’appeler signe fondamental, au moment précis où minuit jetait dans les rues les peuples d’Europe, nous nous lancions dans une réinterprétation d’un morceau d’Anamorphoses, mon dernier album en date à l’époque, morceau intitulé… « Sixième Sens ».

Il nous a fallu cinq ans pour mener à bien notre projet. Cinq années durant lesquelles nous avons accompli, chacun de notre côté, chacun à notre façon, fidèles à nos univers respectifs, différents voyages musicaux, littéraires, culturels, humains. Fidèles à nos univers respectifs, nous le sommes restés dans Sixième Sens, tout en nous autorisant réciproquement à rendre visite au monde de l’autre.

Pour arriver à ce résultat pour le moins singulier, il y eut des voyages en 4L, des séjours dans une maison de campagne à l’affluent public arachnéen, des tentatives d’imitation navrantes de Haley, Bruce, Toni ou Olivia dans des jardins remplis de cerisiers, des réunions de travail indisciplinées, d’interminables discussions téléphoniques absurdes dont nous avons le secret, d’innombrables écoutes de la bande originale (magnifique) de James Newton Howard, des visionnages répétés du DVD du film, des arrêts sur image, des gribouillages intempestifs de thèmes sur des partitions froissées, des doutes, des certitudes, des câbles électriques au milieu du chemin, des ordinateurs brûlants à une heure du matin, de la patience, de l’impatience, des improvisations géniales, des tâtonnements pathétiques, de la poussière sur les claviers abandonnés, des « Et toi, t’en es où ? » et des « Si je termine avant 2012, ce sera un miracle »…

Et pour finir, il y a ce disque.

De la musique jouée avec envie et humilité. Des rêves et des souvenirs de celluloïd. Deux personnalités au service d’une émotion commune.

Peut-être pas grand-chose, en somme. Rien qui changera le monde. Nous avons juste l’espoir d’avoir su traduire, par ces quelques notes, à quel point Sixième Sens a changé nos vies et notre perception du monde.

Si écouter notre musique vous procure quelques frissons, vous donne envie de (re)voir le film de M. Night Shyamalan, vous fait sourire, tendre l’oreille ou pleurer un peu, alors nous aurons réussi notre pari.

De toute manière, à nous, il restera le souvenir d’une grande aventure. Musicale. Amicale. Humaine.

 

                                                                                                         Tim Elliott

 


 

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