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dessins

Actéon - d'André Arbus

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Actéon, c'est un chasseur qui a eu le malheur de surprendre Artémis, déesse de la chasse, prenant son bain. Bref, vous l'avez compris, elle l'a mal pris et a transformé Actéon en cerf. Le malheureux archer n'a pas eu le temps d'achever sa métamorphose que ses chiens l'avaient déjà dégusté.  Eh voilà, maintenant j'ai envie d'un steak, c'est malin. De retour à leur caverne,  les chiens attendaient le retour de leur maitre... que Chiron son mentor remplaça par une statuette à son effigie. 
Un bronze d'André Arbus (1963) vu au musée de la Nature et de la Chasse.


Pénélope - d'Antoine Bourdelle
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Vingt ans. Elle aura attendu vingt ans la Péné. Ulysse a fait la Guerre de Troie pendant 10 ans et s'est perdu encore 10 ans avant de retrouver Ithaque. Il faut dire que Poséidon avait mis un certain nombre d'obstacles sur son chemin. Pendant ce temps-là, elle s'occupait comme elle pouvait... parait qu'elle bossait chez Phildar... Antoine Bourdelle n'a pas cherché ses modèles bien loin... la tête est celle de son épouse et la posture, celle de sa maîtresse.
Un bronze d'Antoine Bourdelle (1912) vu au Musée Bourdelle.


Figurine d'hippopotame
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Les Égyptiens avaient peur des hippopotames du Nil, et donc le vénéraient, histoire de... Pas fous, les Égyptiens !  Comme il vivait dans l'eau, c'était aussi un symbole de vie, un dieu protecteur des accouchements, et une protection pour l'au-delà, ce qui fait qu'on a trouvé ces figurines dans des tombeaux. Mon seul dessin plus grand que l'objet original qui plafonne à 5 centimètres grand max. Petit Noun !
Une terre cuite peinte qui date d'il y a 4000 ans, vue au Musée du Louvre


Bouddha  d'Ayutthaya
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Ayutthaya, c'était la capitale du Siam... Imaginez une île couverte de temples de bois peint, de tissus, de stuc, de fleurs  et de beaucoup d'or... On est au temps de Louis XIV, qui d'ailleurs y avait été invité. Mais alors, pourquoi ces ruines ?
Parce que les Birmans ont tout cramé, ont tranché la tête des centaines de Buddhas et finalement, ça m'arrange, parce que je ne sais pas dessiner les têtes. N'empêche, depuis, les Birmans sont devenus bouddhistes...  Tout ça pour ça.
Une statue  vue à Ayutthaya


Hercule et l'Hydre de Lerne - de Gustave Moreau
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Gustave Moreau a fait plus de 300 dessins d'Hercule (et le Lion de Némée, et les oiseaux du lac Stymphale, et le Sanglier d'Érymanthe, et la biche de Cérynie, Hercule font du ski...). Il a l'air fier le gars Hercule. Il croit sûrement que tuer l'Hydre de Lerne est une partie de plaisir, alors que c'est quand même la sœur de Cerbère et du Sphinx, tous enfants de Typhon (ou Taï Phong aussi)... Il ne se doute pas qu'à chaque fois qu'il tranchera une de ses neuf têtes, il en repoussera trois pour le prix d'une. Faut dire qu'Hercule, c'est l'homme le plus fort du monde, pas le plus malin.
Un dessin à l'encre (1876) vu au Musée Gustave Moreau


Le Rhinocrétaire - de Lalanne
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Un secrétaire, ça sert à ranger des secrets. J'ai adoré le mien. Quand le secrétaire est un rhinocéros, les secrets sont bien gardés. Celui-ci, exposé au Musée des Arts Décoratifs, est l'œuvre de François-Xavier Lalanne, un sculpteur auquel  on doit aussi un célèbre homme à la tête de chou. Un très bel objet, Maryse, très pratique vu que les œuvres de ce musée sont décoratives mais pas seulement... c'est le musée des chaises, des fourchettes, des  bureaux et des radiateurs. Njut !
Un meuble de bois et laiton (avec une vraie corne) de François-Xavier Lalanne (1966) vu au Musée des Arts Décoratifs


Tea Time
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C'est l'heure de la pause.


Le dénicheur de moineaux - de Jean-Baptiste Pater
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Attention censure... Cette dame-ci porte toute son attention au petit oiseau de ce monsieur-là, c'est un tableau très très coquin de Jean-Baptiste Pater (et trois avés), un élève de Watteau (Watteau). Évocation galante des scènes de la vie rurale, le tout dans des habits pleins de plis (c'est relou à dessiner les plis).
Un tableau (+/- 1730) vu au Musée Cognac-Jay


Et tu danses, danses, danses
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En voilà une belle danseuse céleste. Dans la série j'apprends un mot : ceci est une antéfixe. Ça sert à caler les tuiles. Au faîte, c'est très joli. Celle-ci est au Musée Guimet et provient d'un temple Cambodgien aujourd'hui en ruines, qui a servi de modèle à Angkor.
Une sculpture en grès d'il y a mille ans, vue au Musée Guimet


Le Faucheur - d'Eugène Guillaume
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Pendant que je croquais ce faucheur, deux mamies discutaient : "Quelle idée de faucher tout nu ! Bon, il se protège un peu quand même... C'est pas désagréable aux yeux...". Je ne sais pas si le sculpteur bourguignon Eugène Guillaume s'y attendait. Un nom que je ne connaissais pas, il a cependant orné le Louvre, la Fontaine St-Michel et la façade de l'Opéra de ses statues, alors il est loin de nous être étranger finalement.
Un bronze d'Eugène Guillaume (1849) vu au Musée d'Orsay


Soldat - de Gustave Moreau
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Le tableau s'appelle Tyrtée chantant pendant le combat. Je ne sais plus qui combattait contre qui, mais ceux qui devaient gagner ont envoyé Tyrtée, un vieux prof borgne, boiteux et moche pour galvaniser les troupes de ceux qui devaient perdre - pour se moquer d'eux parce qu'ils avaient demandé un poète - et finalement ceux qui devaient perdre ont gagné. Oui, je sais, je raconte mal, mais je vous les livre les mots un peu comme il me viennent. Bref, ce n'est pas Tyrtée que j'ai représenté mais un soldat mourant qui visiblement, regrette que Tyrtée ne soit pas intervenu plus tôt. Les femmes se plaisent, disait Tyrtée, à contempler le jeune homme resplendissant et debout : il n'est pas moins beau lorsqu'il tombe au premier rang. Mouais... Ce n'est pas moi qui le dis, mais Châteaubriand.
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Déçu par ce dessin, je l'ai recommencé après un peu plus de boulot sur les proportions.
Un tableau (commencé en 1860, toujours inachevé 38 ans plus tard à la mort du peintre) vu au Musée Gustave Moreau


La Femme au chat - d'Adolphe Willette
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Willette, c'est Montmartre, la Commune, la Cigale, Le Moulin Rouge et bien sûr le Chat Noir. Pour changer, en voilà un blanc.
Un tableau (1883) vu au Musée de Montmartre


Morning - de Dod Procter
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Belle Endormie, n'est-il pas ? Dod  Procter était peintre, elle est venue s'installer à Paris en 1910 pour apprendre auprès des Impressionnistes. Elle a peint ici la fille d'un pêcheur des Cornouailles. La presse s'est entichée de la peintre, s'est emparée du tableau et Procter s'est retrouvée à peindre des dizaines de jeunes filles endormies. Prisonnière du buzz...
Un tableau vu à la Tate Modern de Londres
 

Le Dieu de la Rivière
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Laissez moi vous présenter le Dieu de la Rivière...  Bon, je n'en sais pas vraiment plus sur lui. On l'a trouvé dans les ruines d'un temple d'une société secrète sur les bords de la Tamise.  À cause de la montée des eaux, le plancher du temple était régulièrement surrélevé et des ornements se sont vite retrouvés dans le sous-sol... Où comment devenir le dieu de la rivière souterraine...
Un marbre du IIème siècle vu au Museum of London


Porteuse d'eau
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Après le Dieu de la Tamise, voici une porteuse d'eau... Cette page n'obéit à aucun ordre mais là au moins c'est logique. Zadkine a d'ailleurs étudié à Londres. Mais aussi aux Beaux-Arts à Paris, comme quoi y'a pas de règles. Difficile donc de savoir  où cette cruche est allée à l'eau, d'autant plus qu'elle est en noyer... C'est ballot.
Une sculpture sur bois de noyer (1923) vue au Musée Ossip Zadkine


Adam - de Gustave Moreau
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Adam, Adam, rien n'est moins sûr, je vois plus des rubans qu'un serpent... l'œuvre n'est pas titrée et je ne l'ai pas retrouvée dans l'inventaire des dessins. Le dessin original est plié dans un panneau que le Musée ouvre très rarement... Ça pourrait aussi bien être Jésus, Jason, Saint Sébastien, Orphée, Narcisse  ?
Et puis Adam avec un nombril, franchement...
Un an a passé, et je sais maintenant que c'est Hercule, une étude pour Hercule et les Vices, et je comprends beaucoup mieux la posture.
Un dessin vu au Musée Gustave Moreau


Beethoven - d'Hugo Höppener dit Fidus
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"De tous les créateurs dont les chefs-d'œuvre défient le temps et modèlent le visage de notre société, Ludwig Van Beethoven est certainement celui dont chacun d'entre nous recrée  pour son propre compte avec le sentiment de la plus absolue certitude." Boucourechliev. Rien à ajouter.
Bon, si, d'accord. Fidus faisait des dessins hyper Art-Nouveau, complètement hallucinés, psychédéliques avant l'heure. Représenter Beethoven comme un génie tout-puissant et imperturbable  c'est sûrement faux, mais visuellement, ça marche !  En voyant son regard ici, j'entends des cuivres et des timbales, et vous ?
Un dessin de Fidus, vers 1888, vu à la Philharmonie de Paris


Berthe Morisot étendue - d'Édouard Manet
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J'ai lu que ce portrait était un des plus aboutis du XIXème siècle. Je n'en sais rien moi. Mais ce qui est sûr, c'est que la virtuosité de Manet est partout. Le rouge et le noir à la Vélasquez sont bien là aussi.  Manet, il la connaissait bien la Berthe. Elle était peintre, aquarelliste, elle a été son modèle pendant 6 ans, elle a épousé son frère. Elle a exposé au Salon Académique puis à tous les Salons Impressionnistes. Le tout sans jamais avoir été aux Beaux-Arts parce qu'on n'y enseignait pas aux dames. Ça ne l'a pas empêchée de prendre des cours particuliers avec Corot. Na ! 
Un tableau (1873) vu au Musée Marmottan-Monet


Léda et le Cygne - de Gustave Moreau
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Elle n'a pas eu de chance Léda... D'abord, elle a attiré les faveurs de Zeus (c'est lui, là, métamorphosé en cygne, qui l'a déflorée), ce qui immanquablement attire la jalousie d'Héra. Ensuite, elle a accouché de deux oeufs, un de Zeus et un de son mari, le roi de Sparte. Parmi ses enfants, les célèbres Hélène de Troie, Castor et Pollux. Mais ce n'est pas ça qui l'aida, Léda !  Elle n'a jamais pu légitimer son union avec Zeus, et encore aujourd'hui elle lui tourne autour . Comprenez : Léda est le nom d'un satellite de Jupiter. Castor et Pollux, quant à eux, forment la constellation des Gémeaux.
Un magnifique carton vu au Musée Gustave Moreau


Nymphéa - de Gaussé
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Il existe  à Clichy un parc assez sympa. Un mini parc Montceau. Quelques rares statues attirent l'œil, particulièrement cette Nymphéa. Je n'ai rien  trouvé sur le sculpteur, mis à part son nom : Gaussé. Ce qui est toutefois assez flou. On en sait un peu plus sur le parc, légué à la ville par la veuve de Léo Delibes, compositeur clichois.
Une sculpture vue au Parc Salengro


Les filles de Thespius - de Gustave Moreau
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Héraclès est l'homme le plus fort du monde mais pas le plus futé... aussi, quand Thespios l'invite à passer 50 nuits avec sa fille pour le remercier d'avoir sauvé sa cité d'un lion dangereux, Héraclès ignore que Thespios a 50 filles et qu'il désire une armée de 50 soldats ayant hérité de la force de leur père. Héraclès honora les 50 sœurs sans s'apercevoir de rien.
Dans la version de Gustave Moreau, Héraclès doit s'unir avec les 50 filles en une nuit et sur le tableau, ça le laisse perplexe... d'autant qu'il n'a que 18 ans lors de cet épisode. Voici un nu féminin,  un des nombreux travaux effectués avant le tableau, sur lequel Gustave Moreau a passé 30 ans...
Un dessin vu au Musée Gustave Moreau


Europe - de Gustave Moreau
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Europe ne peut détacher son regard de ce taureau blanc. Il faut dire qu'il s'agit d'une des nombreuses métamorphoses de Zeus. Pour la protéger de son épouse jalouse Héra, il l'emmène à travers les flots de la Méditerranée sur l'île où il a passé son enfance, la Crète. Comprenez par là que l'Europe est placée sous la protection du plus puissant des Dieux. Leur fils Minos, fera parler de lui dans toute la Crète et au-delà.
Un dessin vu au Musée Gustave Moreau


Narcisse (1) - de Gustave Moreau
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Narcisse, c'était un gars du genre à s'envoyer des fleurs. Beau et fier. Il éconduisait nymphes et jeunes gens. C'est lui qui a repoussé les avances de la nymphe Écho et poussé son soupirant Ameinias au suicide : Narcisse ne pouvait aimer que lui-même. Ou sa propre image. Image reflétée par l'eau d'une source, près de laquelle il se figea sous la forme d'un narcisse, ne pouvant vivre d'autre passion il mourut à se mirer.
Un dessin à la pierre noire vu au Musée Gustave Moreau


Narcisse (2) - de Gustave Moreau

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Un dessin à l'encre vu au Musée Gustave Moreau


Centaure Mourant -  d'Antoine Bourdelle

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Bourdelle savait que si les artistes ne représentaient plus de figures mythologiques, plus aucun adulte ne raconterait de mythes aux  enfants, et ce serait la mort de la mythologie. Ce Chiron mourant en est la parfaite illustration.
Cependant, Chiron (qui a beaucoup appris à Jason, Héraclès, Achille, Actéon...) était immortel... alors que lui est-il arrivé ? Il a reçu une flèche perdue d'Héraclès qu'il aidait justement à combattre d'autres centaures. Condamné à une douleur sans fin, il reçut de Zeus le droit de pouvoir  quitter ce monde... il serait devenu la constellation du Sagittaire.
Un plâtre de 1911 (que j'ai eu beaucoup de mal à dessiner) vu au musée Antoine Bourdelle


Vénus -  de Christophe-Gabriel Allegrain

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Une Vénus qui sort du bain et se sèche... C'est drôle vu qu'elle est née dans l'eau, déjà adulte et nue. Le temps passant, on dirait bien qu'elle est devenue frileuse et un tantinet pudique. Ce qui ajoute un certain nombre de plis difficiles à sculpter comme à dessiner ! Une déesse de la beauté représentée plutôt comme une femme naturelle avec son sourire malicieux et des bourrelets, disait-on lors de la première exposition de cette sculpture. Une grande beauté, c'est sûr. Pour compenser, j'ai raté au moins les deux pieds et un genou.
Un marbre de Christophe -Gabriel Allegrain (1767) vu au Louvre


Porteur de farine - de Louis Carrier-Belleuse

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 Mon premier moustachu. Auparavant, les peintres ne peignaient que des  saints, des riches ou des dieux. Ce qui réduisait considérablement le nombre de sujets finalement. Merci au XIXème siècle d'avoir permis l'apparition sur les toiles de personnes qui ressemblent plus aux ancêtres de ceux qui vont les voir dans les musées bien des années plus tard. Ce fort des Halles n'est pas fatigué de se coltiner son sac de farine depuis  1885. Coltiner, parce que le chapeau plat sur lequel ils posaient leur charge s'appelle un coltin. Le peintre est assez récent pour être vu avec tabouret et chevalet sur des vieilles photos parisiennes. 
Une huile sur toile de Louis Carrier-Belleuse (1885) vue au Petit Palais


Le Bel Costumé - de Jean Dubuffet

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Un Américain à Paris... Ce danseur aurait dû se retrouver à Washington dans un ensemble de plusieurs personnages, mais le projet n'a jamais abouti. L'avantage, c'est qu'il existait une maquette originale de 1973 taillée dans du polystyrène, on a donc pu mouler en résine un grand format (4 mètres) vingt-cinq  ans après la mort de l'artiste. Ce qui est commode, pour un Dubuffet.
Ce style, fait de bleu, rouge et blanc cernés de noir a été décliné en petits dessins au feutre, vêtements, décors  et même en bâtiments de plusieurs milliers de mètres carrés. Carrés, mais sans le moindre angle droit.
Un moulage en époxy peint de Jean Dubuffet (1998) vu au Jardin des Tuileries


Cincinnatus - de Denis Foyatier

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Cincinnatus, c'était un mec qui voulait seulement labourer sa terre et qu'on ne l'embête pas. Cependant, à deux reprises, sous prétexte qu'il était excellent magistrat, fin stratège et plutôt habile à convaincre les foules, Rome lui donna les pleins pouvoirs (ça s'appelait une dictature, et ça a duré 16 jours suivis de l'abdication de Cincinnatus). Aujourd'hui, on n'en fait plus des comme ça. Des dictatures je veux dire...
Cincinnatus est donc devenu un symbole du sens des responsabilités dénué de toute volonté débile de régner toute sa vie et de cumuler les mandats. C'est un des premiers surnoms d'Edward Snowden aussi.
 Un marbre de Denis Foyatier (1833) vu au Jardin des Tuileries


Flore caressée par Zéphyr - de François Gérard
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 Zéphyr, c'est le vent de l'Ouest. Dans le tableau de François Gérard, il semble cependant venir d'un peu partout et sa caresse est invisible ... Flore, absolument pas invisible et qui n'a rien à cacher, se laisse chatouiller en multipliant tout autour d'elle des fleurs plus vraies que nature. On n'est pas encore en 1800 et pourtant ce globe sur lequel elle s'ébroue m'évoque déjà Magritte. Du pur génie...
À part ça, le Gérard, il peignait surtout des portraits à la cour, donc des gens franchement habillés.
Ah oui, Zéphir, ça existe aussi avec un i, mais c'est le singe de Babar.
Une huile sur toile de François Gérard (1787) vue au Musée de la Vie Romantique


Renoir - de Frédéric Bazille
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Il s'agit de mon premier Renoir. Mais pas d'un Renoir.
Les modèles, ça coûte cher. C'est pourquoi Renoir et Bazille, colocataires rue de la Condamine avaient pris l'habitude de se peindre l'un l'autre. Ici à larges touches, que j'ai bien bien envie de réessayer au pastel. Dans tous les cas, je dois le refaire, il n'est vraiment pas assez ressemblant...
On a peu de toiles de Bazille, le seul impressionniste à être né riche et mort jeune (28 ans).
Une huile sur toile de Frédéric Bazille (1867) vue au musée d'Orsay


L'âge d'airain - d'Auguste Renoir
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 Les boulets...  !
Auguste Rodin présentait ici sa première grande œuvre. Il rentrait d'Italie, et comptait bien devenir célèbre, d'autant plus qu'il avait déjà 37 ans... Il choisit pour représenter l'âge de bronze un soldat de 22 ans comme modèle, sans le moindre attribut préhistorique. Le nu, rien que le nu. Au final, il ne devra rester que de la matière et de la lumière. Il l'expose au Salon des Artistes français de Paris et là... 
La moitié des observateurs ne veut pas comprendre, s'interroge : qui est-ce ? Pas de lance, de peau de bête... allez savoir (les boulets !). L'autre moitié hurle à la tricherie : un corps si parfait a forcément été directement moulé sur ... tenez-vous bien ...  un cadavre (oui oui ... les boulets je vous dis !).
Rodin n'obtiendra pas de commande avant 3 ans, il ne pourra pas se payer autre chose qu'une écurie humide dans le 13ème pour entreposer ses fragiles sujets en terre, qui se fendront et éclateront hiver après hiver.
Merci les boulets s'il ne reste plus grand chose des débuts de Rodin.
Un bronze d'Auguste Rodin (1877) vu au Musée Rodin


Petits Moutons - de Gustave Moreau
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 Un dessin à la mine de plomb vu au Musée Gustave Moreau



Rêverie - d'Hippolyte Flandrin
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 Le dictionnaire nous indique que le rêve survient pendant le sommeil, au contraire de la rêverie qui s'empare de nous en plein jour. Très romantique tout cela, on pense immédiatement à Rousseau, à Madame Bovary, à Debussy, mais si l'on s'en tient au regard de la dame... j'ai l'impression que ce qui se trame va aller au-delà de la rêverie, non ?
Une huile sur toile d'Hippolyte Flandrin (1846), vue au Musée d'Arts de Nantes




Cléopâtre et ... mais qui donc ? - de Gustave Moreau
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Exercice de style : prendre deux figures dans un musée et les mettre en scène...
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d'après un dessin à l'encre et un dessin au crayon vus au musée Gustave Moreau


Femme à sa toilette - de Pierre Bonnard
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Pierre Bonnard a peint sa compagne Marthe près de 400 fois en 30 ans. Pour Marthe, il avait refusé les avances de Renée, qui avait fini par se suicider par noyade. D'ailleurs Bonnard a peint beaucoup de baigneuses ou de femmes se reflétant dans l'eau ou les miroirs... ça fait réfléchir... 
Mais c'est avec Maria que Pierre se maria. Marthe avait en effet menti sur son prénom, son âge, sa condition sociale. Débonnaire, Bonnard ne lui en voulut pas et continua de la peindre sous tous les angles, de dos, voire hors champ.
Une huile sur toile de Pierre Bonnard (1934) vue au Musée d'Art Moderne de Paris


Pourquoi Naître Esclave ? - de Jean-Baptiste Carpeaux
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Vingt ans après l'abolition de l'esclavage de 1848, Jean-Baptiste Carpeaux éprouve le besoin de poser la question. Rares sont les titres d'œuvres écrits à la forme interrogative, et pourtant le grand public en a tant besoin...
Ce buste a servi d'étude pour une fontaine du 6e arrondissement, autour de laquelle quatre personnages féminins représentent l'Afrique, l'Asie, l'Amérique et l'Europe portant la sphère céleste.
Et là, plein de thématiques se télescopent : l'accès à l'eau potable prévu sous le Paris haussmannien, les débuts de l'ethnologie, l'injustice et les révoltes nées de la colonisation.
Un plâtre (1868) de Jean-Baptiste Carpeaux vu au Petit Palais


Faune  - de Félix Charpentier
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Curieux... pas de pattes de boucs... Tel est faune, d'un autre monde, juste une illusion... En tous cas, c'est comme cela que je me figure le Faune de Mallarmé, celui qui a inspiré le Prélude de Debussy, vous savez, celui d'après-midi. Dans sa main se trouvait un petit lézard, qui a étonnament atterri tout près de la sculpture suivante. Loin d'être un smart faune,  il a le pied posé sur une tête coupée... J'aimerais bien en savoir plus !
Une pierre taillée de Félix Charpentier (1884), vu au Parc Monceau


La Terre Endormie - de Noémie Debienne
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La mythologie a toujours permis en douce de travailler les nus sans choquer. En 1908, ce n'était plus le cas, mais pour exposer au Grand Palais on ne pouvait être qu'académique. Voici notre terre-mère à tous, Gaia endormie, recevant le baiser du soleil. Elle prend son temps pour s'éveiller, on la comprend.
Un calcaire taillé (1908) de Noémie Debienne, vu au parc Salengro à Clichy.


Portrait de Pierre-Maurice Quays - d'Henri-François Riesener
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Riesener et Quays sont tous deux élèves du peintre David. Quays est mort à 24 ans en 1802 et on ne connait de lui qu'un tableau et ce portrait. On peut lire qu'absorbé par son art et les inspirations classiques, il se promenait dans les rues de Paris en toge. Il était à cette époque scandaleux de se laisser pousser la barbe et de ne pas nouer sa cravate. Riesener est devenu portraitiste des familles impériales et tsariennes et a guidé son neveu Eugène Delacroix au début de son apprentissage.
Une huile sur toile d'Henri-François Riesener (1797) vue au musée du Louvre


Valour and Cowardice - d'Alfred Stevens.
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Le Duc de Wellington a défait Napoléon à Waterloo en 1815. Merci à lui, sans cela nous serions les sujets d'une dictature impériale. Bref. À la mort du Duc, Alfred Stevens fut chargé de sculpter deux groupes pour orner son monument, et voici donc un détail de Valour and Cowardice, où la Valeur écrase la Lâcheté sous un bouclier. Stevens était aussi designer et a mis cette activité de côté pour réaliser ce monument qu'il n'aura jamais  vu achevé.
Un plâtre d'Alfred Stevens (1857) vu au Victoria & Albert Museum


Jupiter and Ganymede  - de Richard Westmacott.
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Héra, Io, Danaé, Léto, Europe, Alcmène, Léda, Métis, Maia et tant d'autres figurent parmi les conquêtes féminines de Zeus. Les hommes aussi avaient ses faveurs. On raconte ainsi que du haut de l'Olympe, Zeus avait frémi en découvrant Ganymède, qu'il enleva aussitôt sous l'apparence d'un aigle. Zeus voulant garder le berger près de lui, il fallait à Ganymède une couverture  - malgré la chaleur du climat grec. Zeus lui confia ainsi la tâche d'échanson - barman en d'autres termes - chargé de servir aux Olympiens le nectar et l'ambroisie.
Un marbre de Richard Westmacott (1811) vu au Tate Britain


Fountain of Joy of Life - de T. B. Huxley-Jones.
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Une femme et un homme dansent en suspension au-dessus de l'eau, entourés par les quatre vents. Un énorme feeling façon sixties émane de cette fontaine : les corps stylisés, leur sensualité et d'étranges coiffures de playmobils. Placée dans Hyde Park lors de l'agrandissement de celui-ci, cette fontaine rappelle le passé de cette parcelle - un réservoir d'eau potable pour Buckingham Palace.
Un bronze de Thomas B. Huxley-Jones (1963) vu à Hyde Park


Saint Jean-Baptiste - de Gustave Moreau.
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J'ai fait ce dessin la semaine où la station Jourdain était inondée... C'est à en perdre la tête !
Une huile sur bois vue au Musée Gustave Moreau


Prométhée - de Gustave Moreau.
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Zeus avait pris le contrôle du monde en vainquant les Titans. Il avait toutefois reçu l'aide de l'un d'entre eux, Prométhée.  Prométhée était le protecteur des humains, qu'il avait créés. Zeus les considérait comme des rivaux, et préférait les maintenir dans le froid et la crainte. C'est ce qui amena Prométhée à dérober le feu des dieux pour l'apporter à ses protégés, qui apprirent à se chauffer, cuire leur nourriture et éloigner les bêtes sauvages à l'aide des flammes.

Le jugement de Zeus fut sans appel : Prométhée fut condamné jusqu'à la fin de ses jours à vivre enchaîné sur un rocher et se faire dévorer les  entrailles par un aigle ou un vautour. Il y a ici trois métaphores : une métaphore très pieuse de la foi qui serait le seul rempart contre le matérialisme, une métaphore très romantique de l'artiste rongé par le doute toute sa vie, ou une métaphore très politique de la sagesse humaniste bouffée par la bêtise populaire. Ou un sauveur de l'humanité avant Jésus. Copieur !
Une huile sur toile (1868) vue au Musée Gustave Moreau


L'Enlèvement de Déjanire - de Gustave Moreau.
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Héraclès était l'homme le plus fort du monde, mais ... pas le moins goujat... Après avoir exécuté ses douze travaux (nombre symbolique, il y en a eu bien plus) il se dirigeait vers une retraite tranquille avec sa femme Déjanire. À l'approche d'un fleuve en furie, il choisit de faire traverser d'abord ses armes et son butin, plutôt que sa femme, qu'il confia à un centaure, Nessos.
Mais un centaure est une créature sauvage et au milieu du fleuve, il tenta de s'emparer de Déjanire. Il reçut de la part d'Héraclès une pluie de flèches non sans avoir eu le temps de confier à Déjanire une fiole de son sang, lui promettant qu'il avait le pouvoir de lui ramener Héraclès en cas d'infidélité (un don héréditaire de papa Zeus). Déjanire accepta le cadeau de celui qui avait voulu la violer (elle n'est pas rancunière...) et quelques temps plus tard, elle versa le sang du Centaure sur une tunique qu'elle offrit à Héraclès pour s'assurer de sa fidélité. Le héros ayant trempé ses flèches dans le venin de l'Hydre de Lerne, il fut atteint dans sa chair à cause de la présence du poison dans le sang de Nessos.

Paradoxe : Héraclès était immortel et donc condamné à vivre son immortalité dans d'atroces souffrances. Il alluma  un gigantesque bûcher dans lequel il se jeta. Déjanire se suicida. Héraclès reçut alors la clémence de Zeus, qui l'accueillit définitivement dans l'Olympe en tant que dieu (et non plus demi-dieu) et lui offrit une nouvelle épouse, sa propre demi-sœur Hébé.
Gustave Moreau a fait près de 80 études sur ce sujet avant de trouver la position voulue pour l'enlèvement.
Un dessin à l'encre sur calque vu au Musée Gustave Moreau


Gilliatt et la pieuvre - de Émile-Joseph Carlier.
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Promis à la nièce du propriétaire d'un navire échoué s'il récupérait le moteur de celui-ci, Gilliatt accomplit sa mission de sauvetage, affronte une pieuvre immense et pendant ce temps-là sa promise s'éprend d'un curé. Je n'ai jamais été très bon pour résumer les livres de Victor Hugo, désolé.
Il en est tout autrement de ce marbre de Carlier, commencé en 1879 et achevé en 1890. Couteau à la main (le père de Carlier était coutelier à Cambrai), Gilliatt tente de se défaire de l'emprise de l'animal. Le romantisme, c'est pas fait pour être joli, et rien qu'à en voir le visage de Gilliatt, la contorsion devait être insupportable.
Un marbre d'Émile Joseph Carlier vu dans la cour du Musée des Beaux-Arts de Lyon


Nave Nave Mahana - de Paul Gauguin.
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Des fruits, des fleurs, des enfants, des couleurs... et pourtant beaucoup de mélancolie dans ce portrait. Il faut dire que Gauguin est malade, ruiné et suicidaire. 1896, il a 48 ans, et n'a pas encore vendu le moindre tableau à un musée.  Ce tableau sera le premier, 10 ans après sa mort, à l'opposé de la traduction française de son titre : Jours délicieux.
Une huile sur toile (1896) vue au Musée des Beaux-Arts de Lyon 


Cheval de Przewalski.
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Mon premier cheval,  et malheureusement l'un des derniers. Il s'agit d'un cheval sauvage de Mongolie dont les quelque 2000 représentants actuels descendent de 13 survivants sauvés dans des zoos. Ce n'est pas l'ancêtre du cheval domestique actuel, et il est fort probable que ce soit lui qui soit figuré à Lascaux ... Dessiner un animal naturalisé c'est plus simple à faire (à cheval), il ne bouge pas, l'apprenti dessinateur ne crin rien... J'aimerais pouvoir les observer en Lozère, là où on en a réintroduit une quarantaine.
Un cheval de Przewalski naturalisé, vu au Musée des Confluences à Lyon.


Personnages de Corto Maltese - d'Hugo Pratt.
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Ma première incursion dans la BD sur cette page.
Des dessins vus au Musée des Confluences à Lyon

Der Geiger am Fenster - d'Otto Scholderer
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Le violoniste perdu dans ses pensées qui abandonne ses gammes... Quel sommet de romantisme ! On pense à Schumann, Goethe,  Sherlock Holmes aussi (il jouait du violon).
Une huile sur toile (1861) vue au Städel Museum à Francfort- sur-le-Main


Void Vortex - de Steven Parrino
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Pour une fois qu'un artiste cherche à mettre en valeur le mur qui accueille son œuvre... Cette toile peinte plissée autour d'un cercle évoque tellement de choses... un iris, une porte des étoiles, un trou de balle...
Une laque sur toile (1996) vue au MMK de Francfort-sur-le-Main


Kopf einer Sibylle - de Niclaus Gerhaert von Leiden
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À Francfort, pendant que je tentais de dessiner cette sibylle, je voyais ricaner une dame chargée de guider les visiteurs dans le musée. Elle s'approcha et me dit : "on dirait que la petite dame n'est pas trop contente de se faire dessiner". C'est sûr qu'avec ses sourcils levés et sa petite bouche pincée, ça lui fait une drôle de moue. Rien de plus normal, pour une sibylle, d'avoir deviné que j'allais avoir des difficultés à rendre les reliefs du grès. Une hypothèse erronnée indiquait que c'était le portrait de Barbara d'Ottenheim, une paysanne devenue châtelaine il y a 650 ans, emprisonnée pour sorcellerie. Contre son grès...
Un grès des Vosges (1464) vu à la Liebiegshaus de Francfort-sur-le-Main



Portrait de Paul Chenavard - de Gustave Courbet
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Pauvre Paul Chenavard ! Pendant que la France du XIXe devenait une République, il a tu sa sensibilité catholique pour peindre des scènes laïques et engagées. Puis la monarchie a été restaurée, alors il s'est remis à la peinture religieuse. Puis ça a encore bougé bref ... il reste peu de tableaux de lui mais subsiste le mythe du vieux peintre désabusé comme dans ce portrait peint par Courbet, donné par le modèle lui-même au musée de sa ville natale.
Une huile sur toile (1869) vue au Musée des Beaux-Arts de Lyon


La nièce du peintre assise - d'André Derain
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Voici, dans un portrait un peu froid (forcément, le père de Derain était glacier), la nièce du peintre, qu'il aurait représentée plus de cent fois. Geneviève Géry est née il y a cent ans (j'écris en 2019), a été élevée par sa tante Alice, ancien modèle de Picasso et épouse de Derain.
Voici un de mes premiers essais de dessin complet aux pastels secs, j'ai essayé plus tard un gros plan sur le visage au crayon ci-dessous.
Une huile sur toile (1931) vue au Musée de l'Orangerie
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Bibliothèque Escalier -  de Claude Parent
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Architecte, Claude Parent a imaginé des aéroports, des théâtres, des hôtels, des immeubles de bureaux, en cherchant souvent à faire basculer les angles. On retrouve ce principe dans cette bibliothèque, qui sert aussi de cloison et d'escalier. Il en existe cinq prototypes, tout en oblique et en transparence, ça change un peu d'Ikea !
Mon deuxième essai de dessin de mobilier - après le Rhinocrétaire de Lalanne - et premier essai de dessin géométrique.
Un meuble d'acier (2010) vu à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine

Loretto I -  d'après Germaine Richier
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Germaine Richier a appris la sculpture auprès de deux anciens praticiens de Rodin, Guigues (à Montpellier) et Antoine Bourdelle à Paris. C'est un an après s'être installée dans son propre atelier qu'elle sculpte Loretto I, ce bronze lunaire d'1m60, alors qu'elle n'avait pas encore déterminé son style. Troublé par les reflets et les reliefs du métal, je n'ai pas pu donner à mon dessin un rendu assez ressemblant... je le recommencerai !
Un bronze (1934) vu au Musée Fabre de Montpellier


Les Fils de Cain -  de Paul Landowski
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La matière, la pensée et la vie. Trois façons de laisser une empreinte. Ces trois descendants de Caïn (fils, au sens large, plutôt arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils) ont chacun leur façon d'exorciser la violence de leur ancêtre. L'un est forgeron, l'autre poète et le troisième est agriculteur. J'ai choisi de dessiner le troisième. Paysan, berger, pas question de passer sa vie dans le superflu, le superficiel. Veiller jour et nuit sur le troupeau, donner la vie aux petits, éloigner les  prédateurs...
En 1942, le ministre de l'Éducation Nationale qui voulait flatter l'occupant nazi, a dressé une liste de statues en bronze à fondre pour deux raisons : récupérer les métaux et faire disparaître du paysage des grands hommes défenseurs de la liberté. Il n'était pas bon de répandre l'instruction, disait ce sinistre ministre. Victor Hugo, fondu. Jean de la Fontaine, fondu. Voltaire, Rousseau, Lavoisier, fondus. Je me demande s'ils ont fondu des savoyards ? Il reste à Paris quelques piédestals vides... Ambiance...
Ce bronze de Landowski était sur la liste et a mystérieusement échappé à la fonte des grands hommes !
Un bronze (1903) vu au Jardin des tuileries


Paul à la médaille -  de Jean-Jacques Henner

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Henner a surtout peint des miss rousses et des Jésus.
Mais c'est quand il peignait ses neveux et nièces que je le préfère. Il y a dans son musée de superbes tableaux et dessins de Paul, Jules et Eugénie. Roux aussi, ça tombait bien. On a toujours besoin d'un roux de secours.
Une huile sur toile (1866) vu au Musée Jean-Jacques Henner

Tour penchée -  d'Ossip Zadkine
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Zadkine a travaillé le bois, le bronze, le ciment, la terre... Sur lesquels il gravait de très profondes lignes... En traits en matières... Ici, les lignes deviennent escaliers, fenêtres, étages, au service de l'architecture. Car cette  sculpture en plâtre de 61 centimètres seulement,  était destinée à être véritablement construite, à échelle monumentale.
Un plâtre (1967) vu au Musée Ossip Zadkine

Le marteleur -  de Constantin Meunier
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Constantin Meunier a commencé comme sculpteur à l'Académie de Bruxelles. Après avoir rencontré Gustave Courbet, il est devenu peintre réaliste. Bouleversé par le monde industriel, minier, agricole et portuaire du XIXe siècle, il le peindra pendant trente ans, dans des tableaux sombres et poignants à l'opposé de la sculpture académique.
Trente ans plus tard, Meunier reviendra à la sculpture et loin de représenter des bustes de bourgeois il constituera un impressionnant ensemble de bronzes : laboureurs, puddleurs, carriers, abatteurs, portefaix, briqueteurs, forgerons... et ce marteleur. Sa maison-atelier près de Bruxelles est devenue un musée très complet.

Un bronze (1886) vu  à Bruxelles au Musée Constantin Meunier

Le petit porteur de reliques -  de Georges Minne
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Élève à l'Académie de Gand, Minne consterne ses professeurs par les libertés qu'il prend à l'égard des normes académiques. Humble, calme et transporté par ses lectures poétiques symbolistes il représentera des personnages fragiles, simples et introvertis, comme ce jeune pénitent portant une relique.
Exposé au Musée Fin de Siècle de Bruxelles, son marbre était si blanc que j'ai eu des difficultés à saisir les volumes et l'inclinaison du crâne.

Un marbre (1897) vu au Musée Fin de Siècle à Bruxelles

Étude florentine ou jeune fille en buste les yeux baissés -  d'Hippolyte Flandrin
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Les trois frères Flandrin ont étudié aux Beaux-Arts de Lyon puis à Paris avec Ingres. Auguste, l'aîné, était portraitiste (métier tué par la photographie un peu plus tard) pour apporter des revenus à la famille. Le petit dernier, Paul, est connu pour ses paysages qui ont témoigné des transformations de son siècle (il a vécu presque 100 ans). Mais cette Florentine a été peinte par Hippolyte. Enfin de face, car les modèles étant chers, Paul l'a peinte en même temps de profil...
Ingres étant directeur de la Villa Médicis à Rome, les Flandrin ont rejoint leur professeur en Italie. Ils ont appris auprès de lui le nu antique, le drapé, et certaines libertés anatomiques. L'anatomie généreuse de cette Florentine est-elle cachée ou révélée par ce drapé ? À vous de voir !
Hippolyte Flandrin est lui-même devenu professeur aux Beaux-Arts et se voyait commander d'immenses peintures pour les églises vidées de leurs toiles à la Révolution.

Une huile sur toile (1840) vue au Musée des Beaux-Arts de Nantes


 Hoofd van een jongeling -  de Victor Rousseau
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Jean-Jacques Rousseau a écrit son Émile, Victor Rousseau a sculpté ce jeune homme. Rousseau a appris à tailler la pierre dès 11 ans sur le chantier du Palais de Justice de Bruxelles puis dans l'atelier Houtstont où passait souvent Auguste Rodin.
Ce buste est bien loin des sculptures monumentales et s'inscrit parfaitement dans les collections art nouveau / art déco du Musée d'Art et d'Histoire de Bruxelles auprès de Dunand, Sandoz, Lalique, Daum et Horta.

Un marbre (1897) vu au Musée d'Art et d'Histoire de Bruxelles