Cette page regroupe des extraits de mon mémoire concernant le chant polyphonique à l'école élémentaire.

Petits conseils pour guider un groupe d’enfants chanteurs
Les différentes formes de chant

 

Petits conseils pour guider un groupe d’enfants chanteurs

  • Indiquer le tempo et donner le ton : celui qui guide est immobile. Il tient ses bras écartés devant lui, légèrement repliés vers sa poitrine. Dans une attitude d’attente, il capte du regard l’attention des enfants sans un mot et chante seul la première phrase. Il inspire, et en même temps détend les bras en mouvement arrondi vers les enfants : son inspiration donne le départ et induit celle des enfants, puis il lance le chant des enfants : premières syllabes.
  • Marquer la pulsation régulièrement jusqu’au bout en respectant le caractère du chant.
  • Un chant plutôt rythmique demande une pulsation dynamique et précise, plus souple si c’est un chant mélodique.
  • Donner de l’expression au chant : par la voix, les nuances, l’implication de soi.
  • Soutenir les enfants par la voix, mais la fondre au maximum parmi celle des enfants : à terme, chanter en play-back.
  1. La disposition
  2. Face à la personne qui guide, les enfants sont assis ou debout, afin d'avoir le dos droit et d'éviter de chanter en direction du plancher.

    Pour l’échauffement ainsi que la pratique chorale, adopter la posture suivante : assis sur le bord d'un banc ou d'une chaise, dos droit, mains sur les genoux, pieds légèrement écartés.

  3. Les gestes
  4. " Le chef de chœur est celui qui facilite l’échange, empoigne les voix individuelles afin qu’elles célèbrent collectivement l’ineffable et multi-sonore salutation à la musique. "

    M.F.CASTAREDE, Le Miroir Sonore .

    Afin de pouvoir diriger le groupe de façon silencieuse pendant l’exécution d’un chant, utilisez quatre types de gestes, et ceci dès l’échauffement : les gestes de désignation, les gestes d’intensité, les gestes de départ et de fin et le mime .

    les gestes de désignation :

    Ils indiquent franchement et explicitement qui chante : les enfants (bras tendus en direction des enfants, paumes tournées vers le haut), le maître (bras fléchis, doigts pointés sur le plexus), un sous-groupe (bras tendus visant les enfants situés sur l’un des bancs; si besoin, se lever afin de me rapprocher d’eux).

    les gestes d’intensité

    Les modulations d’intensité sont indiquées par l’écartement (forte) ou le rapprochement (piano) des mains. Utilisez-les surtout pendant l’échauffement ou en fin de chanson pour simuler l’éloignement.

    les gestes de départ et de fin :

    En début de chant : immobile, sollicitez le silence et l’attention des enfants en balayant le groupe du regard ; entonnez à voix basse la première phrase de la formulette en montrant des deux mains que c’est vous qui donnez le départ et le tempo, puis déployez mes bras vers le groupe. Pour un canon, ou un chant avec phrase répétitive ( ostinato) : désignez d'abord le sous-groupe qui chante l’ostinato ou la première phrase du canon (pendant votre mouvement de bras, les enfants inspirent, et ils commencent à chanter quand votre geste se pointe vers eux ). Placez-vous ensuite devant le reste du groupe et donnez-leurle départ de la même façon, n’ayant cette fois-ci pas besoin de chanter la première phrase, le tempo étant donné par le groupe accompagnateur.

    En fin de chant, reculez et recentrez-vous afin d’être vu par tous : au moment où le chant se conclut, lèvez-les bras en demi- cercle, mains à hauteur de la bouche et fermez les poings (geste de fin).

    le mime :

    Dans les chansons racontant des histoires, et surtout pour aider les jeunes enfants à la mémorisation et l’enchaînement des paroles, on peut guider le chant avec des gestes descriptifs et pourquoi pas humoristiques, en veillant à commencer chaque geste en anticipant sur la phrase qu’il accompagne (cette gymnastique mentale supplémentaire pour le maître demande un entraînement particulier).

  5. L’échauffement

Chaque séance commence par un échauffement des organes sollicités par le chant. Cette phase est autant une préparation à la pratique du chant qu’une entrée ludique dans l’activité. Afin de limiter la durée de l’échauffement à dix minutes, choisissez pour chaque séance quelques-unes des situations suivantes :

détente et souplesse du corps : "je me réveille" : étirements et bâillements exagérés, "le concours de grimaces " : massage des joues, des lèvres et du front,

prise de conscience de la respiration : "sentez ma fleur" inspiration lente et profonde par le nez, "faites danser la flamme de la bougie " expiration faible et prolongée, "soufflez la bougie" expiration puissante et brève, "soufflez les soixante-dix bougies du gâteau de mamie " expiration puissante et soutenue, "le ventilateur " expiration saccadée sans reprendre son souffle.

modulations sur des syllabes : produire [a] puis [o] sur une note donnée  en exagérant la profondeur de la cavité buccale et en modulant l’intensité. Prise de conscience du rôle occlusif de certaines consonnes et jeux d’articulation sur les combinaisons de phonèmes [owiwiwi] (en exagérant les mouvements de lèvres), et [papetipapeti] chanté sous forme de vocalises.

  • Indiquer le tempo et donner le ton : celui qui guide est immobile. Il tient ses bras écartés devant lui, légèrement repliés vers sa poitrine. Dans une attitude d’attente, il capte du regard l’attention des enfants sans un mot et chante seul la première phrase. Il inspire, et en même temps détend les bras en mouvement arrondi vers les enfants : son inspiration donne le départ et induit celle des enfants, puis il lance le chant des enfants : premières syllabes.
  • Marquer la pulsation régulièrement jusqu’au bout en respectant le caractère du chant.
  • Un chant plutôt rythmique demande une pulsation dynamique et précise, plus souple si c’est un chant mélodique.
  • Donner de l’expression au chant : par la voix, les nuances, l’implication de soi.
  • Soutenir les enfants par la voix, mais la fondre au maximum parmi celle des enfants : à terme, chanter en play-back.

 

Les différentes formes de chant

  1. la monodie, ou chant à l’unisson : tous les enfants chantent les mêmes paroles sur la même mélodie et suivant le même rythme.
  2. le chant à réponse : le groupe reprend la phrase mélodique chantée par un meneur. Ce genre est très prisé dans le répertoire folklorique et enfantin, car il permet de chanter de longs morceaux sans avoir à apprendre les paroles. Les enfants n’ayant qu’à répéter une phrase musicale, la mémorisation du texte à chanter n’est alors plus un obstacle à l’apprentissage de la chanson. Il est souvent recommandé de faire répéter aux enfants une par une les phrases musicales d’un chant nouveau : les chants à réponse intègrent dans leur structure cette répétition meneur-groupe.
    Les premiers chants à réponse abordés devront comporter des phrases musicales courtes, adaptées à la capacité respiratoire des enfants (
    Nagawika, par Pierre Chêne), puis de plus en plus longues, la réponse pouvant être chantée sur une variation de la mélodie (Sur l’pont de Nantes ).
  3. Le tuilage, ou Kan ar Diskan : cette variante du chant à réponse fait apparaître une brève superposition lors du passage d’une voix à l’autre. Le tuilage chanté est très présent dans le folklore breton : à titre d’exemple, La Jument de Michao.
  4. Le dialogue : cette fois, deux groupes de chanteurs sont alternés (question/réponse, homme/femme,...). Une telle structure permet de varier les interprétations et d’opposer les deux groupes (grave/aigu, piano/forte, legato/staccato,...).
    On trouve également ce type de distribution de la ligne mélodique dans les compositions instrumentales qui mettent en rapport un soliste et d’autres instruments de l’orchestre (parfois l’orchestre au complet ). C’est le cas des concertos et des genres proches de la symphonie. Dans la
    Danse Macabre de Camille Saint SAENS, deux hautbois piano s’opposent à un violon solo forte .
    Le chant à réponse, le tuilage et le dialogue font intervenir plusieurs groupes de chanteurs, mais ne sont pas à proprement parler des genres polyphoniques. Ils constituent cependant des préalables utiles au canon, en ce qu’ils permettent aux enfants de repérer les différentes phrases musicales d’un morceau, travailler l’écoute de soi et de l’autre en alternance et de prendre conscience de la richesse d’une production collective.
  5. Les chants ou formulettes rythmiques avec ostinato : ces morceaux chantés ou scandés comportent un ostinato (une courte phrase musicale aisément mémorisée) répété par un groupe d’enfants (A), pendant que le reste de la classe (B) chante le morceau dans son intégralité. Le groupe A commence, et donne ainsi au groupe B des renseignements indispensables à l’interprétation du morceau, comme l’indique le début d’une partition : le tempo, la tonalité, l’intensité et l’expression.
    On peut accompagner d’un ostinato de nombreux chants et formulettes du répertoire enfantin dès lors que les enfants les connaissent suffisamment. On entre alors dans la polyphonie : deux groupes distincts interprètent des parties vocales simultanément.
  6. Le canon rythmique : (ou formulette rythmique chantée en canon).
    Les différents groupes scandent la même formulette en différant leur départ. Chaque groupe doit tenir sa partie en maintenant un décalage constant avec celle des autres, identique cependant. Ceci est d’autant plus difficile que de nombreuses formulettes ont un rythme inchangé : on risque alors de se raccrocher à la partie vocale d’un autre groupe. Comme précédemment, les enfants doivent d’abord maîtriser la formulette avant de la travailler en canon.
  7. Le canon chanté : Ici ce sont des mélodies qui sont chantées en décalage. On y retrouve les difficultés du canon rythmique (risque de passer à une partie vocale différente) accentuées par la superposition des sons chantés. Les canons les plus simples sont ceux dont les phrases sont courtes et faciles à distinguer, et dont les départs sont clairement espacés. On pourra ainsi mener une progression dans la complexité en prenant des phrases plus longues, aux rythmes variés, avec plus de deux départs (et donc plus de deux groupes de chanteurs), avec des départs rapprochés, chanter le canon en déplacement dans l’espace en éclatant les groupes de voix.
    Le principe du canon figure également dans la musique instrumentale, et on pourra, parallèlement à l’apprentissage de canons, faire écouter aux enfants des morceaux tels que
    L’Offrande Musicale de Jean - Sébastien Bach ou le Canon de Johann Pachelbel, ce qui pourra renforcer leur motivation, leur répertoire et leurs capacités d’écoute.

 

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